Projet Cartographie Paris révolutionnaire

Tout d’abord bonjour à tous, je me présente Rishnov :

je suis chercheur en histoire (spécialiste histoire Révolution française), archiviste, brasseur amateur, organisateur de concerts Metal et Punk-Hardcore…
Bon, on peut en discuter si vous le voulez de mes nombreuses activités. Pour faire court, je n’aime pas m’ennuyer et j’arrive à me faire déborder par mes activités…


Pour mes collègues chercheurs, j’ai un projet de valorisation des sources historiques, potentiellement dans le cadre d’une thèse ou d’un support à un groupe de chercheurs et d’historiens.

Je souhaiterai superposer sur une carte OpenStreetMap, une carte de Paris de 1792 (par exemple : http://www.thomasjeffersonsenlightenment.org/Barry_L_Ruderman_Maps_Plan_routier_de_la_Ville_et_Faubourgs_de_Paris-1792_cropped.jpg).
Bien évidemment, depuis les années, elle est devenue libre de droits.

Ensuite, je souhaiterai (moi comme mes collègues chercheurs) d’indexer sur des portions de bâtiments ou de rues, des informations liées à une base de
données (qui habitait là, de quand à quand, quel commerce, quels évènements marquants, quel lien avec les archives, etc.).

Au final, cela devrait nous permettre de naviguer dans le Paris révolutionnaire et d’avoir une vision géographique des relations entre les
parisiens et la vie démocratique d’alors.

Est-ce que cette superposition (via points fixes et identifiés d’une carte à l’autre) est techniquement réalisable, pour une carte OpenStreetMap
utilisée sur un site web ?

Est-ce que l’indexation sur la carte et liée à une base de données sera-t-elle également réalisable ?

Si vous souhaitez d’autres précisions, n’hésitez pas à me contacter !

Pour le moment, il n’y a pas de date prévue de lancement pour ce projet. Malgré cela, je fouille partout pour trouver une solution techniquement
réalisable et facile d’utilisation pour moi et mes collègues chercheurs.

Je peux essayer de répondre en trois points (pour commencer) :

  • est-ce qu’on peut cartographier des données historiques directement dans OSM ? La réponse est ‘non’. Seuls les éléments actuels sont acceptés (même s’ils peuvent être très anciens). Une fois qu’une rue ou un bâtiment disparait dans le monde réel, nous le supprimons aussi d’OSM.

  • peut-on utiliser OSM comme carte de fond ou données de base dans un projet historique ? Oui, bien-sûr. La licence ODbl permet ce genre de réutilisation sous certaines conditions (peu contraignantes mais qui dépendent de ce qui est fait; à rediscuter donc). Si c’est pour simplement superposer données ou cartes OSM avec un autre jeu de données séparé, il existe pleins d’outils qui permettent ça plus ou moins facilement.

  • peut-on utiliser l’environement logiciel d’OSM pour faire de la cartographie historique ? C’est aussi possible puisque tout l’environnement logiciel d’OSM est aussi sous license libre. On peut donc repartir avec une nouvelle base de données géographiques vierge (ou même préremplie avec les données OSM) et y ajouter des éléments historiques avec n’importe quel éditeur OSM (Potlatch2, JOSM, iD) simplement reconfiguré (à condition de mettre en place une API idoine; à rediscuter parce qu’il faut quand même dans ce cas quelques connaissances logiciel et du matériel)

Il y a eu de nombreuses discussions par le passé abordant l’ajout d’une dimension “temps” dans l’environnement OSM. Les champs d’application sont vastes (‘évolution de l’urbanisme’, ‘voies romaines’ ont été mentionnés par exemple). Il existe même un projet de fork “openhistorymap.net” mais qui semble un peu au point mort actuellement, faute de volontaires.

J’ai vu récemment cette carte et je me demandais s’il serait possible de faire la même chose avec ton image.

Il faudrait au préalable la géoréférencer, ce qui est au-delà de mes compétences techniques (projection utilisée en 1792 ?).

Si quelqu’un sait comment la photo de Bretagne en 1950 a été intégrée dans uMap…

Pour géoréférencer une image, il y a ces outils :
http://www.georeferencer.org/
http://maps.nypl.org/warper/

Et le projet OpenStreetMap accueille une mailing list consacrée à un projet visant à intégrer l’aspect historique à une base de données similaire à OSM :
https://lists.openstreetmap.org/pipermail/historic/
Mais c’est encore à l’état embryonnaire

Pour l’explication de l’orthophotographie dans umap c’est par ici https://lists.openstreetmap.org/pipermail/talk-fr-bzh/2014-February/001055.html

Romain

Bonjour,

merci à tous pour vos réponses.
Je comprends qu’il me faudra acquérir quelques compétences techniques, sauf si je trouve un spécialiste d’OSM qui accepterait de travailler sur ce projet et de le suivre dans le temps.

La carte que je vous ai proposé est un exemple. Mais elle n’est pas fidèle à la réalité. C’est une carte routière, à destination de voyageurs principalement, pour se retrouver dans le dédale des anciennes rues. C’est pour cela que les rues sont plus larges que la réalité, car c’est l’information importante de cette carte.

Donc, il me faut trouver une carte militaire, beaucoup plus fidèle à la réalité. Les militaires devaient connaitre au mètre près la géographie d’un lieu pour pouvoir maneouvrer avec les troupes, les canons, la cavalerie. Vous imaginez facilement les conséquences de cartes erronées ou fantaisistes, sur le cours d’une bataille ou la défense d’une ville aussi stratégique que Paris.


Pour le géo-référencement, je pensais prendre deux points fixes, qui ont existé et qui existent encore. La pointe Ouest de l’Ile de la Cité et la pointe Est de l’Ile de Saint-Louis. Ensuite, je remarque qu’il y a eu des travaux et des modifications des quais et certains ponts depuis. Il faudra que je fasse une étude sur ces deux points fixes à travers plusieurs cartes du 19e et 20e siècle.

Mais, y’a une alternative à ces deux points (ou à l’un des deux), c’est les centres des places Vendomes, de la Concorde (emplacement de l’obélisque volée par Napoléeon) et Royale (actuellement Place des Vosges).

Qu’en pensez-vous ?

Une autre chose. (l’affichage du forum déconne un peu, donc faire de longues réponses, ça merde trop…)

Il y a le jeu de données, donc une base de données, qui sera remplie par les chercheurs eux-mêmes. Ce sera un outil bien séparé d’OSM, avec une interface propre. Je pense utiliser “SPIP”, pour le moment.

Au lancement d’OSM et au chargement de la couche “historique Paris 1792”, je voudrais que la couche “fasse appel” à la base de données, en interrogeant l’entrée “geolocalisation” (système de coordonées géographique).
Si elle trouve quelque chose sur le point géographique, elle fait apparaitre un logo spécifique à l’élément géoréférencé. Par exemple, une tête pour un personnage qui habitait ici, deux sabres croisés pour une bagarre ou une bataille, une banderole pour une manifestation, etc… (Cela sera spécifiée dans les éléments de la base de donnée, également).

En cliquant dessus, on peut avoir le contenu de la fiche “géoréférencée” dans la base de donnée, qui va s’afficher à l’écran.
Pour le moment, cette fonctionnalité nous suffira.



Certainement, en fonction des demandes et des besoins de mes collègues, nous ajouterons un paramètre “défilement dans le temps”.
Par exemple, une sorte de frise chronologique sera disponible au bas de la carte, toujours affichée, quelque soit le zoom. Elle permettra en cliquant sur une date précise, en faisant défiler manuellement ou automatiquement (style en défilement par “frame”. Soit 1 frame = un jour du calendrier), de voir sur un quartier donné, une rue donnée, quels évènements se sont déroulés et si il y’a eu des influences l’une sur l’autre.

Par exemple, une manifestation est déclarée à tel endroit, on en a une trace dans les archives parcequ’un policier l’a noté dans un rapport, ou que cette affaire a été rapportée à l’Assemblée nationale durant les débats du jour. Ensuite, il y a pu avoir des débordements, sur d’autres rues, sur d’autres quartiers, par exemple. Donc, on peut suivre dans le temps, le mouvement populaire se déplacer dans les rues, selon les traces que l’on a dans les archives. Ce qui veut dire que pour certaines journées, nous aurons besoin d’une précision à l’heure ou à la demi-heure près.
Sur un temps court (moins de 5 ans), les événements 1789-1794 étaient tellement nombreux que cet aspect chronologie quotidienne est très importante.


Pour le moment, c’est ce qui me vient à l’esprit.
Je vais voir mes collègues chercheurs prochainement pour commencer à réfléchir sur les éléments de la base de données.


Si vous avez des suggestions, des idées, des questions, n’hésitez pas. Elles peuvent nous servir à faire avancer nos réflexions et de nous adapter aux contraintes techniques.


PS: Il est évident que si cette expérience fonctionne, nous pouvons l’étendre à d’autres villes de la même période, et à d’autres périodes historiques tout court. Bonne journée.

Pourquoi se limiter à deux points ? Plus tu auras de points de comparaison, plus ton géoréférencement tiendra la route.
Les bâtiments anciens (églises, en particulier) sont peut-être une solution plus commode que les quais ou îles.

Géoréférencer avec 2 points, cela fonctionne uniquement si l’image est dans la même projection que la carte sous-jacente.
Il y a un plugin QGIS pour le géo référencement sera fort utile pour le projet.

Bruno

Les cartes anciennes et les plans, sont rarement précis. Si l’on veut les recaler, il faut les déformer de façon non linéaire.

Il faut donc reprendre un maximum de points de référence pour indiquer leur position de référence, puis passer le résultat à la moulinette pour faire les déformations “élastiques” adaptées.

QGis permet de le faire.

PS: l’obélisque de la place de la Concorde a été offerte en 1830 à Charles X… cf https://fr.wikipedia.org/wiki/Obélisque_de_Louxor